Au détour des couloirs du collège Weczerka, nous avons rencontré cette joyeuse bande de filles. Elles ont toutes entre 13 et 14 ans, font parties de la 4ème C de Madame Beyer, et ont participé au projet d’action culturelle sur l’écriture rap nommé 16 Mesures, aux côtés de leur mentor, le rappeur Rocé.
Comment s’est déroulé votre rencontre avec Rocé et le lancement du projet ?
Maëlys : Rocé est venu se présenter au collège, et nous a raconté l’histoire de son succès dans le monde du rap. Il nous a montré en exemple une vidéo de l’une de ses performances en showcase, qui pour lui a été un vrai exercice de style.
Riahm : Nous avons aussi abordé l’histoire du rap « ancien », appelé rap conscient des années 80- 90, que nous avons mis en parallèle avec la scène actuelle, qui propose un rap plutôt dansant. Les paroles nous ont semblé engagées, abordant un sujet précis.
Écoutiez-vous beaucoup de hip-hop avant cette aventure ? Cela vous a-t-il donné envie d’en écouter plus?
Azra : J’ai toujours écouté du rap, notamment des artistes comme PNL ou Booba. Récemment, j’ai découvert des artistes féminines comme Chilla ou bien Sianna, dont j’apprécie fortement le message. Rania : Je n’apprécie pas forcément la scène française, et j’ai plutôt tendance à écouter du rap américain, que je trouve plus travaillé en termes de production.
Riahm : J’écoute beaucoup de rap américain, pour son aspect universel. Les textes en anglais sont pour moi plus fédérateurs.
Vous deviez composer un morceau ensemble, quels thèmes avez-vous abordé ?
Chahrazad : Nous avons parlé de la place des femmes dans la société, notamment dans le travail.
Maëlys : Nous avons aussi évoqué les questions sur l’immigration, et parlé de la couleur de peau « Bleu, vert, violet» – les paroles de notre morceau – et de l’égalité.
Omima & Aya : Le droit à la liberté a été cité. Ce passage a été chanté en arabe, notre langue maternelle. (NB. Omina et Aya viennent tout juste d’intégrer la classe).
Comment s’est déroulé l’enregistrement de votre titre et votre passage en studio ?
Chahrazad : C’était impressionnant. Bon, il m’a fallu deux ou trois prises pour être calée.
Azra : C’était à la fois gênant et plaisant de s’entendre. J’ai une partie en solo, avec des textes en anglais, mais même avec 4 lignes, c’était déjà beaucoup pour moi… (Rires)
Rania : Notre entente dans la classe s’est ressentie à ce moment du projet, nous étions tous très soudés.
Omima & Aya : D’habitude, nous ne chantons pas de hip-hop en arabe. Mais là, quelle surprise de pouvoir le faire ! (Chahrazad témoigne, c’était presque un rêve pour ses amies)
Fatima : Je regardais des vidéos sur Youtube pour mieux appréhender les conditions d’enregistrement et me préparer.
Et le tournage de votre clip ?
Chahrazad : On ne se doutait pas qu’un tournage soit aussi compliqué, la chaleur était écrasante et ces 3 heures nous ont semblé interminables.
Fatima : Oihib (le technicien image), nous a donné à chacune un rôle précis. Rania était assistante réalisatrice, Rhiam s’occupait de la prise de son, alors que Raphaël était aux lumières.
Azra : Vous pourrez d’ailleurs voir un making-off sur notre blog !