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Bénévoles en Chef #2 : Delgres – Rencontre avec le trio hard blues

En 2016, Pascal Danaë, Baptiste Brondy et Rafgee forment le groupe Delgres, rendant ainsi hommage au colonel d’infanterie de l’armée française Louis Delgrès, figure de la lutte contre l’esclavage dans les Antilles françaises mort en 1802. Le 9 avril, Delgres a sorti un nouvel album : 4:00 AM. Créole, anglais et français, c’est un album plein de couleurs que nous livre le trio de hard blues.

 

  • Qu’est-ce qui vous a amené à jouer du hard blues ?

Pascal Danaë (chant/guitare) : Au départ, il y avait juste le blues, puis j’ai commencé à chanter lorsque je
vivais à Amsterdam et on m’a offert une guitare dobro, emblématique du blues. Je vivais une période difficile de ma vie, je me cherchais et ayant toujours aimé tout ce qui était blues du Mississippi, des gens comme Skip James, ce que je grattais à la guitare, c’était du blues. Chanter en créole m’a permis de me reconnecter avec mes racines guadeloupéennes, de renouer avec ma vie, dans la mesure où c’est la langue qui était parlée par ma famille. Plus tard, une fois rentré à Paris, j’ai étoffé cette idée de blues/créole avec Baptiste Brondy (le batteur) et Rafgee (au sousaphone), ce qui nous a conduit vers quelque chose de plus électrique et fort en volume.

 

  • Le premier morceau de l’album “4 Ed Maten” m’a beaucoup fait penser à Finley Quaye, fait-il partie de vos influences quand vous composez ?

Non, mais nous avons des racines communes. C’est-à-dire qu’il y a dans notre musique enracinée dans une forme de blues, des passerelles qui nous rappellent d’autres artistes, qui, eux aussi, mettent un peu de blues dans leur musique.

 

  • Auriez-vous une anecdote à partager sur la réalisationde 4 : 00 ?

Pour enregistrer l’album nous sommes allés à l’ICP en Belgique. Contrairement au précédent où tout était presque enregistré simultanément dans la même pièce, là on a joué en même temps, mais dans des
pièces séparées. On a pu travailler sur le son en gardant l’énergie de jouer ensemble. Cela nous a permis de nous appliquer davantage pour avoir un son plus sophistiqué par moments, tout en gardant un côté un peu cru. L’enregistrement s’est déroulé en deux sessions de dix jours et lorsque l’on est revenu pour la seconde session, Baptiste Brondi, le batteur, arrive avec une main cassée. On se demande alors comment on va faire pour finir l’album. Finalement, ça ne l’a pas gêné pour jouer, il assurait toujours avec sa main dans le plâtre !

 

  • Quand vous ne faites pas de la musique, que faites-vous?

J’adore regarder les nuages, les contempler, passer du temps avec ma famille, me promener et découvrir de nouveaux endroits. J’adore également l’histoire, comprendre comment on est arrivé d’un point A à un point B, m’intéresser à ce qui se passe aujourd’hui grâce à ce qui s’est passé hier.

 

  • Avec la reprise des concerts, avez-vous des dates prévues bientôt ?

Le 30 juin pour le festival de Jazz à Niort, ainsi que le 4 juillet pour le festival de Jazz de Montreux (ndlr : et le 14 janvier 2022 aux Cuizines !).

 

Interview par Lise Soulié, bénévole aux Cuizines